Retour sur le DevFest Dijon 2024

DevFest Dijon 2024

Le DevFest Dijon est une conférence technologique annuelle qui réunit professionnels et étudiants autour des dernières innovations du secteur. L’édition 2024, qui s’est tenue le 6 décembre dernier, a particulièrement mis en lumière la volonté des organisateurs de dynamiser la ville de Dijon en attirant un public jeune et passionné. Parmi les moments forts, une session dédiée aux startups a permis à de jeunes entreprises de présenter leurs projets innovants et de recruter de nouveaux talents.

Présent lors de cette édition en tant que participant et speaker, Thibaut Cantet, Technical Leader en Software Engineering chez Néosoft, revient sur les conférences qui l’ont marqué.

Retour sur les conférences phares du DevFest Dijon 2024

Le futur du design : un monde où le système prime sur l’utilisateur par Clémence Piteau

Clémence Piteau, designeuse, nous partage sa vision unique de son métier, à la croisée des chemins entre le monde du business, où les commanditaires prennent des décisions stratégiques, et celui des ingénieurs qui conçoivent et réalisent. Grâce à ses compétences en UX/UI, elle joue un rôle clé en créant un pont entre ces deux univers.

Au cours de ses expériences, elle a réalisé que les véritables enjeux liés à la création de produits technologiques sont souvent négligés.

Cette prise de conscience l’a conduite à s’engager dans une démarche de conception plus responsable. Selon elle, un produit ne peut être pensé isolément : il s’inscrit nécessairement dans un système plus vaste, dont il faut considérer les impacts économiques, sociaux et environnementaux.

Elle propose alors plusieurs outils et pistes de réflexion sur les produits que nous développons :

• Avoir une vision holistique via un design systémique
• Mettre nos idées à l’épreuve du temps et des disciplines : se poser la question de ce que cela veut dire à long terme ?
• Se projeter dans le temps et dans l’impact via une matrice d’analyse des externalités
• Construire une matrice pour atténuer les impacts négatifs et augmenter les positifs
• Réfléchir à des solutions efficaces et durables
• Analyser en couches causales : identifier les différents niveaux de cause des problèmes
• Analyser le risque et l’impact de l’effet rebond
• Choisir le bon niveau d’impact de nos solutions.

Dans sa conférence, Clémence nous enjoint donc à endosser la responsabilité des effets négatifs de nos décisions dans la construction de produits. En tant que développeur, elle nous invite à questionner les choix réalisés et les méthodes d’implémentation, des réflexions déjà en cours de notre côté (éco-conception).

Comment ne plus avoir peur de vos fichiers de log par Virginie Pageaud

Virginie Pageaud met en lumière l’importance d’une utilisation judicieuse des logs, afin d’éviter à la fois un manque d’informations critiques et un excès inutile.

Elle nous rappelle que l’équipe d’exploitation a besoin d’informations claires sur le bon fonctionnement des logiciels. En tant que développeur, il est donc de notre devoir de fournir à ces équipes des informations compréhensibles et pertinentes. Cela passe par une collaboration fluide qui prend en compte leur niveau de connaissance de l’application ainsi que leurs besoins spécifiques.

Généralement, les logs sont conçus comme un outil destiné aux développeurs. Ils ont tendance à être techniques et peu métiers. Lors de la phase de tests, il devient vite évident que l’équipe QA possède des besoins différents, et que cette orientation tech des logs perd en utilité.

Pour maximiser leur efficacité, les logs doivent favoriser l’autonomie, d’abord pour la QA, puis pour l’équipe d’exploitation. Pour cette dernière, les logs représentent l’état de santé de l’application et doivent permettre de déterminer s’il faut intervenir et les actions à entreprendre.

Mais alors, comment s’assurer que des profils extérieurs à l’équipe de développement puissent comprendre les logs ? La réponse se trouve du côté des PO, BA et QA.

Finalement, avoir des logs exploitables dans la Definition Of Done, nous permet de s’assurer que nous développons des fonctionnalités qui seront exploitables. Pour cela, Virginie nous propose d’ajouter les informations suivantes dans les logs :

• Objet métier, identifiant (numéro de commande, nom du fichier…)
• Écart en valeur réelle et attendue
• Traitement métier en cours
• Actions possibles dans les traces ou en annexe

Ce talk met en évidence l’importance d’inclure des logs exploitables dans la DoD et souligne que les logs sont finalement un produit comme un autre.

Faire simple, la clef de la durabilité par Bertrand Delacrétaz

Dans sa conférence, Bertrand Delacrétaz nous explique que la simplicité demande plus de travail. Bien qu’elle puisse sembler plus coûteuse de prime abord car les résultats ne sont pas immédiats, elle peut s’avérer très économique sur le long terme pour un produit possédant une longue durée de vie.

Il commence par 3 exemples de simplicité : la brique de lego de base, le couteau suisse et le kazoo, instrument minimaliste mais efficace.

Il nous rappelle ensuite que simple ne veut pas dire simpliste, et nous donne quelques exemples de projets qu’il a développé par le passé. Il nous démontre comment une architecture simple a pu résoudre des problèmes pour lesquels nous aurions eu tendance à ajouter de la complexité technique.

Par exemple, pour l’acquisition continue de données météo, le stockage a finalement été réalisé dans une arborescence de répertoire année > mois > jour, pour un stockage et des requête simples, facile à purger en supprimant seulement un répertoire.

En 1999, alors qu’il doit enregistrer les discussions de parlementaires en moins de 15 secondes, il implémentera un logiciel se basant sur la téléphonie par IP, un lecteur de paquets tcp qui tiendra sur 86 lignes de code. “Cela fait cher la ligne de code pour 3 mois d’ingénierie”, l’application sera utilisée pendant plus de 15 ans.

Mais comment faire simple ?

Selon Bertrand Delacrétaz c’est une quête. « Faisons déjà quelque chose qui fonctionne, puis réfléchissons à sa simplification. N’abandonnons pas, essayons encore ! »
Son conseil : construire une architecture simple pour ensuite simplifier ses composants et ne pas tomber dans l’écueil de toujours vouloir ajouter des fonctionnalités.

« Il semble que la perfection soit atteinte, non quand il n’y a plus rien à ajouter, mais quand il n’y a plus rien à retrancher. » – Antoine de Saint-Exupéry

La clean architecture ça marche aussi dans le front par Dorian Lamandé

Lors de son talk, Dorian Lamandé nous fait un retour d’expérience sur la mise en place de l’architecture hexagonale sur le front. S’il y a une seule chose à retenir c’est : “Isolé, c’est gagné !”

Après nous avoir rappelé les principes de la clean architecture, il nous propose la métaphore d’un ancien collègue Christophe Breheret-Girardin pour illustrer un port : « c’est une prise électrique qui n’est pas au courant de ce qui est branché ».
Dorian nous rappelle que, dans le développement front, la valeur réside dans la gestion des règles fonctionnelles, la représentation graphique du métier et l’assurance d’une expérience utilisateur de qualité, et non dans le choix du framework.

Selon lui, la clean architecture dans le front permet de :

• Commencer à développer alors que les APls ne sont pas prêtes
• Avoir un objet (ViewModel) qui est parfaitement adapté à votre composant
• Changer I’UI de la page sans tout réécrire
• Faciliter la testabilité grâce à l’absence de libs et ne pas relancer l’app
• Organiser l’équipe

Les tests dans dans le front :

Pour rappel, la clean architecture n’est pas une silver bullet, à ne pas faire si on a un BFF.

Néosoft speaker au DevFest Dijon 2024

Comment merger sa Pull Request en 10 secondes ? par Thibaut Cantet

Si le DevFest Dijon fut riche en conférences inspirantes, nous avons également eu la chance de découvrir sur scène un speaker Néosoft. Notre expert, Thibaut Cantet, Technical Leader Software Engineering, a animé un Lightning Talk : “Comment merger sa Pull Request en 10 secondes ? Avez-vous essayé les mob code review ? “.

Cette présentation a été l’occasion d’explorer en profondeur les défis des Pull Requests traditionnelles ainsi que l’approche novatrice du mob review. Thibaut a partagé son expertise sur l’évolution des pratiques avec la croissance de l’équipe, les difficultés rencontrées et les ajustements mis en place. Il a aussi présenté les avantages du mob review et les conditions nécessaires pour le mettre en œuvre avec succès.

Conclusion

Avec plus de 400 participants et 26 sessions sur 4 scènes différentes, le DevFest Dijon est un événement incontournable de la région. Pour cette 3ème édition, l’organisation était soignée et les interventions des speakers particulièrement enrichissantes. Le panel de conférences est varié et couvre des thèmes tels que le craft, le numérique responsable, l’architecture et l’IA… répondant aux préoccupations actuelles de la communauté des développeurs.

Le format d’une journée et l’alternance entre talks longs (50 minutes) et shorts (20 minutes) a contribué à un rythme dynamique, permettant de maintenir une concentration optimale tout au long des conférences.