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Retour sur l’Agile Lyon, 10ème édition

Néosoft_Article_AgileLYon
  1. Le mot des organisateurs de l’Agile Lyon
  2. Les conférences
  3. Ce qu’on retient de cette édition

L’Agile Lyon est un événement agile qui a fêté sa 10e année d’existence en 2023. Pour ma part, c’était ma première participation, j’avais donc les yeux grands ouverts. Installez-vous confortablement, j’ai plein de trucs à vous raconter sur cette superbe édition.

Espace Ouest Lyonnais, Agile Lyon

Le mot des organisateurs de l’Agile Lyon

Alexis Monville interviewe alors Vincent Daviet et retrace de nombreux événements qui ont jalonné ses 10 dernières années, comme la permaculture, des jardins partagés urbains en auto-organisation (qui fonctionnent moins bien sans animateur)…

Il nous parle notamment de ses dernières années où il ressentait des douleurs dans le corps, que la médecine traditionnelle et d’autres pratiques n’ont pas réussi à traiter.

Puis vient la découverte d’un livre, “Le meilleur anti-douleur c’est votre cerveau” du docteur John Sarno.

La théorie, c’est que notre cerveau est capable de créer des leurres, par le biais de la douleur, pour masquer/refouler certaines pensées ou souvenirs plus difficiles à gérer. Il y a donc quelque chose à purger, et des réflexes neuronaux à modifier. On parle de la plasticité du cerveau et d’un accompagnement par un spécialiste à ce niveau d’explications. Je ne vais pas développer davantage sur ce sujet car John Sarno le fait bien mieux, au cours des 256 pages de son ouvrage. À ce stade de l’article, vous pouvez avoir un doute, comme j’en ai eu un lors de l’interview. Rassurez-vous, je ne vais pas faire la promotion d’un remède miracle (mais je vais quand même lire ce livre, car il a piqué ma curiosité).

Vincent Daviet a pris le temps de développer tout cela sur cette page.

Après cet échange, la Keynote d’Alexis Monville démarre :

“Cultiver le leadership émergent pour fertiliser le changement.” 

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Après 2 livres (Changing Your Team From The Inside, I am a Software Engineer and I am in Charge) et un podcast autour du leadership émergent (3 saisons), Alexis cherche encore comment favoriser le leadership.

Comment se fait-il qu’il rencontre tant de difficultés dans les organisations au sujet du leadership, que certains de ses collègues continuent d’avoir des comportements contre-productifs ? 

Prenons l’exemple fictif d’un manager qui arrive dans une réunion, prend 3-4 décisions et s’en va, remettant en cause le travail de plusieurs semaines de l’équipe. À quoi est dû ce comportement ? (Bien sûr, cela n’arrive jamais dans la vraie vie). Il s’agit de l’habitude limitante n°2 que vous allez découvrir dans quelques lignes.

Reprenons le fil de la keynote d’Alexis, qui cherche la cause de certains comportements et tombe sur le livre de Marshall Goldsmith intitulé “What Got You Here Won’t Get You There” (L’ultime échelon en version française). Cet ouvrage liste 20 habitudes qui vous empêchent d’aller plus haut. 

Des habitudes, ou comportements, qui vous ont amené à votre position actuelle, et qui à présent vous empêchent de progresser, c’est intéressant, non ?

Par exemple : Vouloir gagner tout le temps 

Quelqu’un qui a cette habitude comme réflexe est arrivé à une certaine position dans la société car elle lui a conféré un avantage, et à un certain stade d’évolution, cela va le bloquer dans sa progression. Gagner systématiquement implique que vous générez plein de perdants, qui finissent par fonder une fédération de la loose contre vous =) 

Bref, je vous invite à aller découvrir les 20 autres ! (Si vous n’êtes pas à l’aise avec l’anglais, une traduction est disponible sur le wikiagile).

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Alexis a fait part de sa découverte à son entourage, pour savoir si certains reconnaissaient un ou plusieurs de leurs comportements : chou blanc !  

Personne dans l’équipe ne reconnaît avoir le moindre de ces agissements.  

Là où cela devient passionnant, c’est qu’il obtient un gros succès en demandant à chacun ce que les autres peuvent changer dans leurs comportements.

Chacun, de façon anonyme, a reconnu plusieurs mauvais agissements de la liste des 20 habitudes Marshall Goldsmith… chez les autres. 

Ils ont donc tous reçu un ensemble de comportements à changer et a pu choisir d’en faire évoluer un ou deux. Bien sûr, cela est loin d’être simple et Alexis nous a partagé son protocole pour explorer le comportement à modifier. 

Après la pause vient l’heure de ma session :

“Fertilisez vos questions pour plus de changement”

Je remercie Marine BRETON I Formatrice et Coach 🟡 au pull jaune 🟡 pour ses précieux conseils qui ont permis à cette session de voir le jour à l’Agile Lyon.

Lors de cet atelier court, nous avons expérimenté l’écoute active et quelques pratiques de questiologie. Ce qui est intéressant à chaque fois, c’est que malgré l’apparente simplicité des règles que je partage, il est très difficile pour les participants de changer leurs habitudes sur leur façon de poser des questions. Lors des mises en pratique, chaque question qui ne respecte pas les règles est écartée, et le participant est invité à en reformuler une nouvelle. Merci pour les feedbacks des participants. 

Vient ensuite l’intervention de Laurent Morisseau en amphi, qui propose :

“12 questions pour bien lancer son programme OKR”

Laurent est l’auteur de plusieurs livres de référence sur Kanban et d’un livre “La boîte à outils de la méthode OKR”, sorti en mai dernier.

Il nous conseille de commencer par bien définir ce que sont les OKR pour vous et pour l’entreprise dans laquelle vous intervenez, et de bien s’aligner sur l’intention. 

Le principal problème avec les OKR, c’est qu’il n’y a pas d’organisme, comme scrum.org pour scrum, et qu’à peu près tout et son contraire a été raconté dessus.

Un des conseils que je retiens est que les OKR, ce n’est pas du management par objectif. Pour chaque question, Laurent propose 4 choix et bien entendu, il y a des pièges =) Il nous illustre les étapes qui sont dans son OKR playbook.  

C’est interactif, ça pique un peu parfois, et c’est rarement manichéen.

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C’est l’heure de la pause déjeuner !

Après le déjeuner, j’ai choisi le créneau quickie (intervention de 20 minutes) avec Mario Esposito :

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“On a besoin des yeux des autres pour voir qui on est”

Dans ce talk drôle sur la forme (on a parlé de kung fu Panda et des indestructibles quand même !), Mario nous partage plusieurs études sur les différents niveaux de regards positifs qui nous font grandir.

Et cela va bien au-delà de l’effet pygmalion. Je n’ai pu m’empêcher de faire le lien avec les anecdotes sur le feedback qu’Alexis Monville nous avait partagées lors de la Keynote : 

Imaginez 2 responsables : 

– un responsable américain qui vous félicite avec ferveur et qui glisse une petite remarque vers la fin 

– un autre responsable allemand, qui souligne tout ce qui ne va pas 

À première vue, il semble plus agréable de travailler avec l’Américain (en plus on peut dire plein de mots agiles). 

La bonne question à poser à vos interlocuteurs, c’est celle de leur intention lors de ce feedback. 

Dans le premier cas, le responsable voulait que vous agissiez sur la remarque à la fin, mais malheureusement elle est noyée dans un océan de positif. 

Dans le second cas, le responsable vous explique qu’il se souciait de votre carrière et que les points qu’il soulignait, c’était pour vous faire évoluer dans la société.  

Une fois les intentions clarifiées, pas sûr que l’américain conserve votre préférence (bon, personnellement je ne sais pas dire Sprint Planning en allemand). 

En résumé, soignons nos feedbacks pour faire grandir nos interlocuteurs. 

J’enchaîne ensuite avec le quickie de Rémi Sarraillon et Marc Loyat intitulé :

“Marc et le haricot magique”

Connaissez-vous l’A11Y ? Plus d’infos 

Rémi et Marc nous sensibilisent au vocabulaire et font comprendre que handicap est différent d’accessibilité. Tout le monde peut avoir un problème d’accessibilité un jour (un bras dans le plâtre par exemple). 

Et puis l’autre élément, c’est que la plupart des handicaps ne sont pas visibles (audition, troubles neurologiques…).

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Il existe la norme W3C, qui est déjà une base de bonnes pratiques pour le web, mais il faut aller plus loin. Nous devons tenir la promesse du Web qui est de rendre disponible l’information à tout le monde. 

Actuellement, les lois condamnent les entreprises et les collectivités à partir du moment où ces dernières n’ont pas déclaré leur application ou service. 

Pour être en règle, nombre d’entreprises font réaliser un audit et obtiennent un diagnostic démontrant que les fonctionnalités ne sont pas accessibles, avec une liste longue comme le bras des modifications à apporter pour être accessibles et généralement cela s’arrête là. On parle de dette d’accessibilité. 

“Accessible by design” (pensez à l’accessibilité dès le départ d’un projet), ne coûte pas plus cher que d’avoir à tout reprendre, et puis cela oblige à une certaine sobriété. 

Nous avons eu une démonstration d’un lecteur d’écran (utilisé souvent par les malvoyants), qui est un programme allant de zone cliquable en zone cliquable, indiquant à chaque fois la nature de la zone. 

C’est assez catastrophique sur les sites que nous utilisons au quotidien. 

Pour vous donner un ordre d’idées, essayez d’utiliser votre site marchand habituel (Amazon, La Fnac, Leboncoin, ça y est j’en ai cité 3) …uniquement avec votre clavier ! 

J’y penserai la prochaine fois que des utilisateurs demanderont juste un p’tit bouton en plus, là, c’est pas grand-chose quand même.  

Je passe ensuite sur l’atelier :

“Chaos Fertile”

de Nelly NIVOIX 🧭 et Apolline Augey

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Autant l’avouer tout de suite, je n’aime pas les jeux de plateau, ni les jeux de plus de 30 minutes. Je suis tout de même allé voir “Chaos Fertile” : beaucoup de règles, plateau multizones et 50 minutes pour la version express/découverte. Autant le dire, j’arrivais avec un semi-remorque d’a priori. 

La première bonne nouvelle, c’est que ce jeu a subi pas mal d’itérations et nous avons eu droit à la toute dernière édition.

Le but du jeu est de cocréer un projet en confrontant nos idées. Dans ce jeu, il y a une part de photolangage, des phases d’idéation/priorisation, du timeboxing en veux tu en voilà et un système de bonus/malus qui permet d’indiquer si l’équipe est mûre pour faire des choix et prendre des décisions. À noter, les malus peuvent se rattraper par des petites épreuves. 

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Nous avons pu voir les deux premières phases du processus, cela était annoncé dès le départ, et nous avons déjà coconstruit un chouette projet.  

Contre toute attente, ce jeu m’a plu. Lors de son utilisation en entreprise, il faut compter une session minimum de 3 heures. 

Dans les entreprises qui ne sont pas dans l’agilité, je pense que ce jeu serait très efficace car il permet de traiter de vrais sujets frontalement, contrairement à beaucoup d’autres jeux qui comportent une première phase de jeu (genre lego4scrum), puis une phase de débrief et de projection avec de vraies situations. 

Le processus global et le nom du jeu, il faut bien l’admettre, m’ont fait penser à la molécule de Snowden.  

Le jeu démarre en partant du chaos (chacun à une idée de ce qu’il faudrait faire), jusqu’à la simplicité (les premières actions concrètes sont identifiées et affectées). 

Ce n’est que ma vision des choses, et peut-être que je vois la molécule de Snowden partout, après tout =)

Sur le dernier créneau, je ne savais pas comment choisir entre les interventions de Maxime Bonnet, Nicolas Djimili, Alfred Almendra et Johnny Blondel, alors la SNCF m’a fourni une excuse toute faite pour quitter l’événement : “J’ai un train à prendre à Part Dieu”. 

C’est l’heure du bilan :

Qu’est-ce que je retiens de cette édition de l’Agile Lyon ?


Le fil conducteur qui me vient à l’esprit est l’importance du lien entre les personnes, pour s’améliorer (Alexis Monville), pour grandir (Mario Esposito), pour résoudre des problèmes (Nelly Nivoix et Apolline Augey), pour définir un des objectifs communs (Laurent Morisseau) et pour comprendre les problèmes d’accessibilité (Rémi Sarraillon et Marc Loyat). 

Pour conclure, c’était une belle édition d’Agile Lyon, merci aux bénévoles d’avoir rendu possible ces échanges et aux participants pour tous les partages.

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Merci aux organisateurs de l’Agile Lyon

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