Quand data et conformité bancaire s’unissent
« Swissleaks », « Panama Papers », crise financière des « subprimes » en 2007… De nombreux scandales dans le secteur financier ont poussé les autorités régulatrices du secteur de la finance à prendre des mesures drastiques. Ainsi, les réglementations nationales et internationales se font de plus en plus nombreuses et pressantes pour contrôler le système bancaire.
Au sein de cet environnement complexe et de cette inflation réglementaire, la fonction de conformité (compliance) a émergé. Elle représente aujourd’hui un enjeu majeur. Elle s’inscrit dans une optique large, de sécurité financière, de respect de dispositions législatives et réglementaires, de lutte contre le blanchiment d’argent, le terrorisme et la corruption, et de normes déontologiques.
La conformité bancaire, avant tout une opportunité de croissance
La fonction de conformité représente les procédures et mesures misent en place pour veiller au respect des lois et des règlementations professionnelles externes. Les principaux objectifs sont la détection et l’anticipation des risques de non-conformité qui pourraient compromettre la pérennité de l’entreprise ainsi que sa réputation. La fonction compliance a également la responsabilité du respect des lois et des règlements internes à l’entreprise fixés par le conseil d’administration. Cela peut concerner le code de conduite ou encore les procédures de relation client misent en place par les réformes telles que le KYC (Know Your Customer) qui émanent de la Loi Sapin II (2016).
Les pénalités pour non-respect des législations peuvent être financières, juridiques, administratives ou disciplinaires. Au-delà du risque financier, la nuisance de la notoriété et de la réputation de la société pouvant entraîner des conséquences dramatiques, représente une forte menace.
La fonction de conformité est une alternative qui favorise une certaine transparence du secteur bancaire et donc une opportunité de croissance et un gage de confiance pour les clients. Plus encore, elle représente de la valeur ajoutée et valorise l’image de marque.
La fonction de Chief Compliance Officer (COO), au cœur des décisions stratégiques, se développe dans les entreprises du secteur financier. Elle a pour responsabilité première la bonne gouvernance de ces nouveaux enjeux afin qu’ils incarnent une opportunité et non une menace pour le futur de la société.
La data au cœur des enjeux de conformité
Dans l’étude “Digital Finance: Meeting ethics and compliance challenges in financial services », il est démontré que le digital dans sa globalité représente un facteur clé de succès dans la mutation de la fonction compliance.
Comme preuve de bonne gouvernance, les autorités en charge du respect des lois et des réglementations demandent aux entreprises concernées des rapports complets et détaillés voire la preuve de la façon dont sont produits ces rapports (à l’image de la norme BCBS 239).
En effet, selon l’étude de The Economist Intelligent Unit, 57 % des individus sondés ont affirmé qu’afin d’améliorer la « conformité » de leur entreprise, ils ont développé de nouvelles exigences en matière de collecte d’informations (données) et de reporting.
Cependant, ce type de reporting nécessite une excellente performance pour l’extraction, le traitement et l’analyse des données. Or, l’analyse des données est complexe de par la sophistication du réseau d’informations de la structure bancaire puisqu’il englobe une multitude de systèmes d’informations historiques, nouveaux et interconnectés. Le traitement des données est donc un enjeu important et il est au cœur des préoccupations des dirigeants puisque 58 % estiment que les exigences relatives à la gestion des données représentent un challenge, selon The Economist Intelligent Unit.
L’analyse des données doit permettre d’identifier les problématiques de conformité et les solutions pour y remédier. Elle va également améliorer les tests de conformité et anticiper les risques qui y sont liés.
L’importance de la gestion des données pour la conformité est illustrée par la montée des Chief Data Officers (CDO) au sein des institutions financières. Selon une étude de PWC, 66% des entreprises du secteur financier ont créé un poste de CDO dont 75 % affirment avoir été motivés par le durcissement et les exigences des réglementations financières.
De nouvelles solutions se développent pour répondre au mieux à ce besoin exponentiel et primordial.
Face à cela, les entreprises se dotent de dispositifs voire de S.I. à part entière dédiés à la conformité, naturellement et impérativement data centric.