L’intelligence artificielle et le métier de Quality Assurance, vers une obsolescence programmée ?
Sommaire
- Introduction
- OpenAI – ChatGPT. Mais qui es-tu ?
- Intelligence artificielle : biais, éthique et déontologie
- Intelligence artificielle et Deep Learning, vers une contraction du temps
- Conclusion
Retour sur la Journée Française du Test Logiciel 2023
Introduction
Les JFTL, c’est la plus grande réunion communautaire dédiée au monde du test. Avec plus de 1 200 participants répartis sur 16 conférences thématiques et de nombreuses ESN présentes, cette journée aborde des sujets majeurs portés sur l’automatisation et l’intelligence artificielle.
Dans cet article, je me suis concentré sur le domaine des intelligences artificielles dans notre quotidien, en vue de comprendre les risques et les grands changements structurels qu’elles pourront entraîner dans les années à venir.
OpenAI – ChatGPT. Mais qui es-tu ?
À moins d’avoir passé les 8 derniers mois en hibernation totale, il est extrêmement difficile de n’avoir jamais entendu parler d’intelligence artificielle. Il existe d’innombrables technologies dans ce domaine. La dernière version de ChatGPT étant la plus performante (GPT-4).
ChatGPT est un modèle de langage automatisé édité par OpenAI (éditeur américain) visant à comprendre, analyser et traiter une multitude d’informations à travers un outil conversationnel.
Dès le début, les ambitions d’OpenAI sont clairement définies, surtout quand il s’agit de déterminer leur vision des AGI* dans l’avenir :
“Notre mission est de veiller à ce que l’intelligence générale artificielle des systèmes d’intelligences artificielles qui sont généralement plus intelligents que les humains, profite à toute l’humanité.” peut-on lire sur la page de présentation d’OpenAI.
Mais alors, quels sont les risques liés à l’utilisation massive des intelligences artificielles dans les DSI de demain ? Quels impacts cela peut-il avoir sur le marché du test ? Quels sont les risques liés à un manque de réglementation ?
Les conférences auxquelles j’ai participé durant ces JFTL m’ont permis d’obtenir quelques réponses.
Intelligence artificielle : biais, éthique et déontologie
Lors de la keynote d’ouverture des JFTL, Samuel Edoo, ancien président du CFTL et conférencier est mesuré concernant l’hypothétique obsolescence des métiers du test entraînée par la démocratisation des intelligences artificielles en entreprise :
Les craintes sont raisonnables, mais à mon sens, nous déplacerons seulement le niveau de connaissance. Comme nous l’avons déjà fait par le passé au fil des différentes évolutions technologiques.
Il est donc, à mon sens, plus probable qu’un ChatGPT assiste un testeur dans la rédaction et la création d’un plan de test simple et non exhaustif à partir de variables imprécises (la fourniture à l’intelligence artificielle de données internes d’entreprises étant un risque non négligeable qu’il faut impérativement maîtriser) plutôt que dans une réelle analyse exploratoire assurant la qualité d’une application au quotidien. Nous nous dirigeons donc davantage vers une révolution des usages et une modification des centres de compétences de chacun, permettant aux testeurs plus expérimentés de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.
Par ailleurs, l’intégrité et la sécurité des données sont les principales considérations éthiques à pendre en compte selon moi. Dans une ère où la protection des données personnelles, d’entreprises ou encore la réglementation RGPD sont des enjeux sociétaux majeurs, il est absolument fondamental de poser un cadre réglementaire et sécurisant pour les utilisateurs.
Intelligence artificielle et Deep Learning, vers une contraction du temps
Lors de la dernière conférence d’une journée riche en informations, nos interlocuteurs exprimaient bien plus l’idée d’une possible obsolescence programmée du QA de demain, n’hésitant pas à affirmer qu’un testeur junior pourrait effectivement être totalement remplacé par des outils comme ChatGPT. La conception, la rédaction et l’exécution de scénarios de tests simples et fonctionnels seront très probablement des tâches largement à la portée des intelligences artificielles.
Seules les contraintes énoncées précédemment resteront des freins potentiels à leur utilisation. Mais pour combien de temps ?
En matière de nouvelles technologies, les années deviennent des mois, les mois des semaines… Si nous réalisons nous-même l’exercice :
Il y a 10 ans, était-il acceptable d’imaginer qu’un outil conversationnel soit en mesure de rédiger, à partir de variables très simples, une multitude de scénarios de tests, de les hiérarchiser et de rédiger des scripts automatisés permettant leur exécution automatique dans des langages de programmation répandus ?
Il est bien sûr évident d’admettre que ce code est, en l’état, non fonctionnel, mais qu’en sera-t-il dans les versions futures de ChatGPT ?
J’ai alors posé la question au principal intéressé, sans pour autant centraliser ma question autour de mon métier :
Conclusion
Bien que nous en soyons encore à la genèse de l’utilisation des intelligences artificielles, il est évident que celles-ci joueront un rôle fondamental dans les sociétés de demain. L’intelligence artificielle est un domaine incroyablement passionnant, en pleine croissance, qui pourrait nous offrir de nouvelles opportunités pour améliorer la qualité des tests logiciels. Cela pourrait permettre aux entreprises de réduire les coûts engendrés par les tests en se concentrant sur les domaines et les tâches à très forte valeur ajoutée. Il est cependant primordial de définir les bonnes pratiques quant à leur utilisation.