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Connaissez-vous le biais de collaboration ?

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Sommaire

  1. Pourquoi certaines collaborations échouent
  2. Notre définition du Biais de collaboration
  3. Pourrait-il s’agir d’un problème de posture ?
  4. Alors serait-ce lié à nos objectifs ?
  5. Le conseil de l’expert

Dans cet article, nous allons parler d’un biais cognitif : le biais de collaboration. Et plus précisément de son impact dans un contexte d’organisation agile.

Ce terme n’existe pas dans le codex éponyme, car le concept a émergé au cours de certaines discussions collégiales, en comparant nos expériences respectives avec de nombreux professionnels de l’agilité. Vous pouvez toujours jeter un œil à cette page pour vérifier :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Biais_cognitif [oui, je cite une source qui ne contient pas ma source, c’est un style =) ].

Pour reposer le contexte, nous allons parler d’agilité, et d’interventions au sein des équipes IT, qui se font souvent dans des organisations agiles à l’échelle, avec des cadres comme SAFe, LeSS ou des modèles maisons, inspirés souvent de Spotify*.

Dans ce type d’environnement, les agilistes (Coachs, SM, RTE, …) vont forcément devoir collaborer, cela semble une évidence, et pourtant cela ne fonctionne pas toujours. Comme l’a dit Henry Ford « Se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est la réussite. »

Pourquoi certaines collaborations échouent ?

Tout d’abord, le modèle de Tuckman, nous enseigne que les équipes passent par les phases forming, storming, norming, performing et adjourning.

Tuckman model
Modèle de Tuckman

Cela permet de prendre conscience qu’il y aura plusieurs étapes, ce qui abonde dans le sens de la citation d’Henry Ford (oui, je suis en plein biais de confirmation). Le modèle de Tuckman nous aide à comprendre qu’il va y avoir une phase de confrontation dans toute collaboration.

Il est utile de s’interroger, ensemble, en équipe, sur le stade où chacun pense que la relation se trouve, cela permet surtout d’agir sur la relation pour la suite. Attention, les phases ne sont pas linéaires, certaines peuvent prendre davantage de temps et il peut y avoir des aller-retours entre les différentes phases.

  • Par exemple, le contexte peut changer, ou la phase identifiée par l’équipe n’était pas vraiment consolidée. Prenons une situation concrète comme exemple : « Je pense qu’avec mon binôme (oui une équipe commence à 2 personnes, ne me jugez pas), nous sommes d’accords sur la façon d’animer les revues de sprint (Phase norming), et un nouvel intervenant souhaite participer à la partie démonstration, avec des sujets d’infrastructure (Mini phase forming). Je peux très bien défendre que la partie démonstration ne doit porter que sur des fonctionnalités pour ajouter de la valeur au produit, et mon binôme être du parti qu’il faut tout montrer, car il y a des parties prenantes que cela intéresse (phase storming). »

Nous venons de passer en un instant de l’état de norming au storming, il va falloir se réaligner.

Notre définition du biais de collaboration

Le biais des agilistes est de croire qu’entre nous la collaboration est de mise, que cela va forcément fonctionner.

D’abords, lorsqu’on parle de collaboration, de quoi parle-t-on ? Parlons-nous de contribuer ensemble au même sujet/projet ou parlons-nous de co-construire, c’est-à-dire de coopérer ?

Par exemple, si je présente un schéma, et qu’un de mes partenaires commence à le modifier dans tous les sens, je peux prendre cela comme une micro agression, alors qu’il pense bien faire.

Où faut-il placer le curseur ? Si les protagonistes ne sont pas alignés sur la façon d’interagir, il va y avoir des étincelles à un moment. Un bon moyen de pallier à ce genre de situation est de rappeler sa propre intention, et d’interroger l’autre, sur la sienne.

manifeste agile
Manifeste Agile

La première valeur du manifeste agile prône « Les individus et leurs interactions plus que les outils et le process« , signifie qu’une part, même infime, d’outils et de process reste nécessaire pour de bonnes interactions et l’épanouissement des individus. Le niveau de collaboration, ou d’engagement, est une des causes d’échec de la collaboration, un alignement est donc souhaitable.

Pourrait-il s’agir d’un problème de posture ?

Haute, basse… en diagonale, en étoile de mer ?

La différence de posture n’est pas un problème en soi, elle peut être complémentaire pour les équipes et le projet, un peu en mode good cop/ bad cop. Allez, je tente le jeu de mots god coop/bad coop. L’important est que cela soit partagé entre les personnes et que cela convienne aux équipes, qui restent nos premiers clients.

Combien d’entretiens ou d’échanges avez-vous réalisés où ce sujet de la posture a été abordé ? Très souvent, nous utilisons des outils comme les moving motivators pour tenter de nous aligner :

Je vous invite à aborder ce point de la posture avec vos collaborateurs, comment la perçoivent-ils ? Et vous, vers quelle posture tendez-vous ?

Alors serait-ce lié à nos objectifs ?

Combien de fois découvrons-nous que nos objectifs divergent avec les personnes avec qui nous collaborons ? La faute à des objectifs trop vagues (il faut que l’équipe fonctionne) ou des titres de réunion** que l’organisateur pense explicites et qui en réalité ne sont pas autoporteurs.

De mon point de vue, les bases pour bien collaborer sont un rythme de synchronisation et un objectif partagé. Le premier conseil est donc de poser un planning (qui pourra évoluer dans le temps) et de partager un objectif via la fameuse question : Notre collaboration sera un succès si …?

Attention aux réponses toutes faites, comme :

  • Si on échange
  • Si l’équipe fonctionne
  • Le projet est réussi

Je conseille de creuser véritablement la question avec des faits marquants, observables :

  • Je serai à l’aise pour parler des sujets des autres équipes
  • Je suis en mesure d’aller au prochain PI planning avec une bonne vision des priorités
  • Je deviens autonome sur la création des droits utilisateurs

Ce ne sont que des exemples, à vous de faire émerger les vôtres.

Si cela paraît trop flou, ou reste trop en surface, vous pouvez tenter l’exercice inverse, en posant la question : comment être sûr que notre collaboration ne fonctionne pas ? Il peut être intéressant d’identifier les « Red Flags » très tôt avant qu’il ne vous explose au visage au bout de quelque temps. L’idée, c’est de construire un véritable mandat pour chacun et chacune des collaborateurs.

Au niveau du rythme, cela varie en fonction des besoins, et il peut être intéressant de se reposer la question du modèle de Tuckman en début et en fin de session, un peu comme une météo de la collaboration.

Le conseil de l’expert

Eviter les biais de collaborations
Eviter les biais de collaborations

Pour éviter le biais de collaboration, je vous invite à mettre en place des points réguliers avec des objectifs partagés, un alignement sur les postures, un peu à l’image d’un mandat lorsqu’on effectue un coaching ; une météo de notre collaboration en somme ! Ce thème de la collaboration n’est pas adressé dans les modèles comme EBM ou dans Accelerate, sans doute parce que cela est un prérequis. La collaboration n’est pas de mise, elle s’entretient. Et vous, à la lecture de cet article, qu’allez-vous faire de différent pour prendre soin de vos collaborations ?

* Vous pouvez revoir l’excellente conférence de Rachel Dubois (inside Spotify) où vous apprendrez plein de choses passionnantes, et notamment que le fameux modèle Spotify (avec les guild, les squads…) n’existe plus depuis fort longtemps https://youtu.be/jnxGKy7yeJU?si=jWTtbkbb13QnbXY7.

** Pour vos réunions, utilisez l’acronyme T.O.P. https://lapuissanceduet.fr/fiche/tuto-le-top-cest-top/

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